En 2023 notre atlas prend en compte environ 1.200.000 données produites par plus de 850 observateurs (qui ont, ou ont eu, une "production" très variable, de une à plusieurs dizaines de milliers d'observations).
La moitié de ces observations provient des prospections effectuées par le Conservatoire botanique national alpin et le tiers de celles d'Infloralhp.
Les Conservatoires botaniques nationaux (CBN) sont créés dans les années 1990 dans le but de :
- Développer la connaissance (flore + fonge ; végétations et habitats, aux échelles territoriales, nationales et biogéographiques).
- Gérer, diffuser et valoriser les données sur la flore, la fonge, les végétations et les habitats.
- Contribuer à la gestion conservatoire de la flore, de la fonge, des ressources phytogénétiques sauvages, des végétations, des habitats et des espaces, et à la restauration écologique.
- Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques et de la réglementation aux échelles territoriale, nationale et européenne.
- Communiquer, avec les différents acteurs, les sensibiliser et les motiver.
Les Alpes-de-Haute-Provence relèvent, avec les Hautes-Alpes, de l'agrément du CBN Alpin, les autres départements PACA du CBN méditerranéen.
À partir de sa création, en 1992, le Conservatoire botanique national alpin prospecte régulièrement et systématiquement le département. Il compile et saisit également nombre d'observations issues de la bibliographie et de publications "anciennes" ou contemporaines transmises par d'autres organismes, associations ou particuliers.
Dès la création d'Infloralhp en 2002, et jusqu'en 2019, des conventions d'échange de données avec le CBNA nous donnent accès à ces données anciennes ou récentes.
À partir des années 2010, la gestion des données et leur diffusion, amorcée par la création des conservatoires botaniques, se structure au niveau national. Mandaté par son ministère de tutelle, le Muséum national d'histoire naturel, (MNHN) développe ou coordonne plusieurs programmes ou structures.
• INPN (
https://inpn.mnhn.fr/accueil/index) : L'Inventaire national du patrimoine naturel est le portail de la biodiversité et de la géodiversité françaises, de métropole et d'outre-mer. Il diffuse la connaissance sur les espèces animales, végétales et de la fonge, les milieux naturels, les espaces protégés et le patrimoine géologique. L'ensemble de ces données de référence, validées par des réseaux d'experts, sont mises à la disposition de tous, professionnels, amateurs et citoyens.
• SINP (
https://inpn.mnhn.fr/informations/sinp/presentation) : Le Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel. C'est un dispositif partenarial entre le ministère chargé de l'environnement, l'Office français de la biodiversité, le Muséum national d'Histoire naturelle, les associations, les collectivités territoriales, les établissements publics ou privés, les services déconcentrés de l'État. Il vise à favoriser une synergie, par un ensemble de méthodes et de règles communes, entre les acteurs œuvrant pour la production, la gestion, le traitement, la valorisation et la diffusion des données géolocalisées relatives à l'inventaire du patrimoine naturel (biodiversité et géodiversité).
• SILENE (
https://silene.eu/) est la plateforme Provence-Alpes-Côte d'Azur du SINP avec pour objectif l’accès à l’information naturaliste pour tous, dans un but de gestion et de protection du patrimoine naturel régional. C’est un outil public et collectif au service d’une meilleure prise en compte de la biodiversité.
L’accès aux données est gratuit et se fait via deux interfaces différentes, Silene Nature, grand public, qui permet de découvrir la faune et la flore PACA par maille ou par commune, et Silene Expert, outil de consultation des données naturalistes géo-localisées dédié aux utilisateurs expérimentés (services de l’État, collectivités, associations, bureaux d’études, naturalistes avertis, etc.).
En 2022, suivant cette évolution Infloralhp passe avec SILENE une convention d'échange de données.
Dans le cadre d'un atlas, les données peuvent poser deux types de problèmes, taxonomique et nomenclatural d'une part, de localisation d'autre part. que nous avons essayé de traiter au cas par cas. Toutes les observations sont ainsi analysées (selon les avis du CBNA, mais aussi la bibliographie et notre bonne connaissance du département pour les cas difficiles) et se voient attribuer un des quatre statuts suivants :
- Observation avérée d'un taxon indigène ou naturalisé,
- Observation avérée d'un taxon planté ou cultivé,
- Observation à confirmer ou infirmer.
- Observation erronée.
La perception de certains taxons a évolué dans le temps rendant parfois difficile, voire impossible, l'attribution d'une observation à une espèce ou sous-espèce donnée.
Les combinaisons inconnues de nos jours et pour lesquelles nous n'avons pas trouvé de synonymie "crédible" sont ignorées (ex. Sedum aristatum, Arenaria latifolia, Alnus alba).
Nous ignorons aussi les taxons à la synonymie complexe où, sans connaître la perception du taxon par l'observateur, il est impossible d'interpréter la donnée avec les référentiels actuels (ex. Agrostis alba qui peut être rattaché à A. capillaris, A. stolonifera ou Poa nemoralis).
L'autre catégorie de problème concerne la localisation, parfois imprécise en particulier dans les données anciennes.
Les relevés n'indiquant que le département sont localisés sur la mairie de Digne-les-Bains si le taxon est remarquable (par exemple une seule mention), ignorés si l'observation ne présente pas d'intérêt particulier. Les relevés n'indiquant que la commune, donc sans lieu-dit et encore moins de coordonnées, sont localisés sur la mairie de la commune. Les relevés indiquant un lieu-dit, mais sans pointage précis, sont localisés, plus ou moins approximativement, sur le lieu-dit, quand celui-ci peut être trouvé ou retrouvé, sur la mairie quand le lieu-dit n'est pas ou plus connu.
S'il peut être à l'origine de quelques approximations (par ex. les relevés "Lure" sans autre précision, sont pointés sur le sommet de Lure, ceux notés "Vallée de l'Ubaye" sur la mairie de Barcelonnette, etc.) ce choix présente l'avantage de prendre en compte tous les relevés apportant une information intéressante sur la présence d'un taxon et, ne concernant que quelques milliers du million de données du département, ne doit pas fausser la perception générale de sa répartition.