Les étages de végétation
À la surface le la terre, les espèces végétales ne sont pas réparties au hasard mais regroupées en communautés adaptées aux conditions écologiques locales. Le climat est, le plus souvent, la condition la plus importante. D'une manière très générale, la température diminue (on admet classiquement un gradient moyen de 0,54 °C par tranche de 100 m d'altitude) et la pluviométrie augmente quand l'altitude s'accroît.
Ce "filtre" pluviométrie/température, fonction de l'altitude, a conduit à distinguer six "étages de végétation", planitiaire, collinéen, montagnard, subalpin, alpin et nival.
En Provence, les différentes influences climatiques rencontrées modulent plus ou moins ce schéma général suivant l'exposition et la latitude des massifs.
Sont alors distingués :
- L'étage mésoméditerranéen en dessous de 500/600 m. C'est le domaine du chêne vert et du pin d'Alep dans ses formes matures.
- L'étage collinéen, entre ± 500 et 1000 m, où l'on distingue plusieurs types (supraméditerranéen, ligure, dauphinois, intra-alpin), suivant la dominante climatique. Chênes blancs et pins sylvestres y sont omniprésents.
- Les étages montagnard ou méditerranéo-montagnard, avec divers types de forêts et de pelouses de ±1000 à 1700 m.
- L'étage subalpin, que signale bien le mélèze même s'il n'est pas toujours la végétation dominante, entre ± 1700 et 2300 m.
- L'étage alpin qui offre un paysage de pelouses et rocailles (au moins de nos jours) à partir de 2200/2400 m.
- Et l'étage nival, au-dessus de 2800-3000 m, essentiellement minéral.
En dehors de l'étage alpin, modelé et "entretenu" depuis des milliers d'années par la transhumance, la végétation dominante des autres étages, en l'absence d'aléa anthropique, est la forêt. Celle-ci est le terme d'une évolution naturelle qui voit se succéder trois stades : pelouse, fruticée (végétation ligneuse basse) et enfin boisement.
Par exemple, à la suite d'un incendie ou quand une parcelle agricole est laissée à l'abandon, les premières années voient l'installation d'une pelouse accompagnée d'une diversité plus ou moins grande de plantes herbacées. Aux décennies suivantes s'installent des buissons et arbustes à l'abri desquels vont pousser les espèces qui formeront la forêt mature.
Le schéma reste le même du méditerranéen au subalpin, seuls les cortèges floristiques diffèrent.
RÉGION MÉDIO-EUROPÉENNE |
Étage |
Amplitude |
3400 m dans les Alpes-de-Haute-Provence (pic de Chambeyron) |
Nival |
2000 m |
2800 m |
Alpin |
500 m |
2300 (2100-2400) m |
Subalpin |
700 m |
1600 (1400-1700) m |
Montagnard |
800 m |
800 (700-1000) m |
Collinéen |
500 m |
300 (400) m |
Planitiaire |
200 m |
RÉGION SOUS INFLUENCE MÉDITERRANÉENNE |
Étage |
Amplitude |
1700 |
Méditerranéo-montagnard |
700 m |
1000 (1200) m |
Supraméditerranéen |
500 m |
500 (700) m |
Mésoméditerranéen |
500 m |
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Les végétations azonales
Si un facteur écologique particulier s'impose ou se rajoute aux conditions climatiques au point de modifier la flore susceptible de se développer, on qualifie la végétation dominante, définie par ce facteur particulier, "d'azonale".
Dans notre département, ce sont par exemple :
- la végétation des parois et éboulis où le substrat, très contraignant, impose aux plantes qui veulent s'y implanter, des adaptations spécifiques.
- la végétation des zones humides. Dans les secteurs sous influence méditerranéenne, marquée par la sécheresse estivale, la présence permanente d'eau permet le développement d'une flore par ailleurs rare en Provence.
- les zones agricoles. L'élevage et l'agriculture modifient plus ou moins profondément les conditions locales. Des cortèges d'espèces particulières (messicoles, adventices, "refus", …) accompagnent les pratiques agricoles.
- les espaces urbanisés. L'artificialisation des sols et la modification de leur composition "écrèment" la végétation locale qui se trouve par contre enrichie par des espèces exotiques introduites, dont certaines peuvent se naturaliser.
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